Géocritique des espaces littéraires et artistiques francophones

Intervention d’Anabelle Machou, doctorante à Héritages

Colloque international

Les 18 et 19 avril 2024
Université MacGill, Montréal

La communication d’Anabelle Machou, intitulée “Pour une géocritique du château de Versailles : le cas des écrivains contemporains francophones“, propose d’étudier l’espace du domaine de Versailles selon la méthodologie géocritique théorisée par Bertrand Westphal.

Géocentrée et interdisciplinaire, cette méthode d’analyse littéraire propose une étude de l’espace à partir de points de vue de nombreux artistes (multifocal) dans les différents arts mimétiques. Le corpus ainsi constitué permet de dresser une “toile rhizomatique des histoires¹”. Notre étude s’articule autour des perceptions d’écrivains francophones sur le château de Versailles : Tahar Ben Jelloun (Maroc), Salah Stétié (Liban), Abdellatif Laâbi (Maroc) et Nimrod (Tchad). Tous ces auteurs ont contribué au recueil de poésie collectif Poètes en majesté à Versailles, publié en 2013 aux éditions des Busclats, à l’occasion de la 15^e édition du Printemps des poètes.

Lieu de pouvoir et emblème de l’identité culturelle de la France, le château occupe une place particulière dans l’étude des espaces. De l’”hétérotopie” foucaldienne au “lieu de mémoire” de Pierre Nora, en passant par le “haut-lieu” d’André Micoud, le château de Versailles a été caractérisé par plusieurs notions conceptuelles.

Quel rapport entretiennent ces auteurs francophones avec ce lieu si particulier, emblème de centralité ? Les perceptions de l’espace versaillais sont variées, allant de la description littéraire fidèle au référent réel, dans une posture d’allégeance à l’héritage culturel français, à une véritable distanciation ironique, dans un rapport plus transgressif au château. On portera une attention particulière aux descriptions d’espaces moins attendus à Versailles, comme le poème de Nimrod dédié à la Chapelle royale. 

1. Westphal Bertrand, La Géocritique : Réel, Fiction, Espace, Paris, Les Éditions de Minuit, 2007 [↩]

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