
Littérarisation des patrimoines, Relief, vol, 18, n°2, 2024 sous la direction de Mathilde Labbé et Macela Scibiorska
Cet article propose d’étudier le poids de la poésie contemporaine comme outil de patrimonialisation pour les jardins du château de Versailles. Le corpus d’étude comprend les poèmes du recueil Poètes en majesté à Versailles, publié en 2013 aux Éditions des Busclats, à l’occasion de la quinzième édition du Printemps des poètes.
À partir d’une étude stylistique du recueil et de l’analyse du projet éditorial, je démontrerai que le processus de patrimonialisation opéré ici par l’anthologie poétique s’inscrit à la fois dans un rapport de conti-nuité et de rupture avec les textes poétiques des siècles précédents. Afin d’étayer cette hypothèse, j’envisagerai d’abord d’étudier les poètes qui s’inscrivent dans un procédé de patrimonialisation du lieu et ce notamment par la perpétuation d’un discours établi et d’imaginaires connus sur les jardins. Je confronterai ensuite ces représen-tations à de nouvelles lectures du monument, montrant ainsi la réticence de certains poètes à s’inscrire dans un travail de patrimonialisation de l’espace muséal et de ses collections. Ainsi, je montrerai que l’anthologie Poètes en majesté à Versailles participe au renouvellement des imaginaires sur les jardins du château de Versailles bien plus qu’à leur patrimonialisation. C’est bien la poésie, genre encore minoritaire dans le corpus contemporain s’intéressant au motif versaillais, qui profite ici en réalité du rayonnement de ce haut lieu patrimonial.
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Inès Rodrigues (9 janvier 2025). Contribution d’Anabelle Machou, “Les jardins du château de Versailles comme motif poétique : continuité et renouveau d’un outil de patrimonialisation” Carnet des doctorants d’Héritages. Consulté le 17 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/131z8